La loi sur le référendum est portée devant la Knesset

Le texte pourrait devenir une loi fondamentale. Il soumet tout changement de souveraineté de Jérusalem à un vote populaire.

P5 JFR 370 (photo credit: Ammar Awad/Reuters)
P5 JFR 370
(photo credit: Ammar Awad/Reuters)

Le gouvernement assure ses arrières. Le projet de loi sur leréférendum a été voté en conseil des ministres dimanche 28 juillet. Il devaitêtre présenté en première lecture à la Knesset mercredi 31, dernière journée desession parlementaire avant le départ en vacances des députés. Le texte réformeun décret existant, la loi du référendum, adoptée en juin 2008. Celle-ciprévoyait déjà que tout accord de paix impliquant un retrait territorialnécessite une majorité de deux tiers de députés à la Knesset ou un référendum.Suite à la réforme, le texte deviendrait une loi fondamentale. C’est-à-direqu’il figurerait dans la future constitution israélienne, dont la rédaction estrégulièrement repoussée.
A l’heure où nous mettions sous presse, le texte devait être présenté enpremière lecture dans l’après-midi de mercredi et le gouvernement ne prévoyaitpas d’anticiper les seconde et troisième lectures. Ce qui signifie que la loine pourra être définitivement adoptée avant le mois d’octobre, à moins d’unesession extraordinaire pendant les congés parlementaires.
Naftali Bennett, ministre de l’Economie et du Commerce, a activement plaidépour l’avancée de cette réforme. Le président de HaBayit HaYehoudi est monté aucréneau après l’annonce de la reprise des négociations israélo-palestiniennes,la semaine dernière. Contre un Etat palestinien, l’élu est farouchement opposéà tout retrait ou évacuation d’implantations. Faisant planer la menace d’unecrise de coalition, il est allé jusqu’à conditionner le soutien de son parti aubudget 2013-2014, dont le passage avant le 31 juillet est indispensable, souspeine de dissoudre la Knesset, à l’adoption de la loi sur le référendum.
Après un vote favorable en conseil des ministres, dimanche, Bennett a déclaré quele gouvernement avait voté en faveur de l’unité du peuple juif. « La Terred’Israël appartient aux pères de nos pères et aux enfants de nos enfants.Personne ne peut céder ce droit », a-t-il martelé. « Une décision aussicruciale ne peut être laissée aux manœuvres politiciennes. Céder une partie dela terre ne peut qu’être décidé par l’ensemble des Israéliens ».
« Unité nationale » 
Selon le président de la coalition Yariv Levin (LikoudBeiteinou), co-rapporteur de la loi avec les députées Ayelet Shaked et OritStruck (Bayit Yehoudi), un référendum sur un futur accord de paix « protégeral’unité nationale ». « Cette loi évitera que des votes ne soient achetés parune Mitsubishi », a taclé Levin dans une allusion à peine voilée à l’anciendéputé Alex Goldfarb, qui quitta le parti Tzomet en 1995 et vota en faveur desaccords d’Oslo II. En échange, il devint ministre adjoint et reçu un modèleflambant neuf de la marque japonaise comme véhicule de fonction.
« Je suis convaincu que la nation ne permettra pas au gouvernement de céder unepartie de notre patrie », a poursuivi l’élu. « En tant que président decoalition, j’agirai pour que la loi progresse rapidement et pour y inclure laJudée et la Samarie ».
Pour le moment, le texte prévoit un vote populaire en cas « d’échanges deterritoires », sans plus de précision, ou d’un changement de souveraineté pourla ville de Jérusalem. Il ne concerne pas les implantations et n’aurait pas pus’appliquer, par exemple, au désengagement du Goush Katif.
De l’autre côté de l’échiquier politique, le député travailliste Eitan Cabel arésumé le sentiment de la gauche en déclarant que « le Premier ministre fuitses responsabilités. Menahem Begin, Itzhak Rabin et Ariel Sharon ont tous prisdes décisions fatidiques. Ils ont agi de façon responsable et ils savaient queleur travail était de prendre les décisions dont la nation a besoin, pas cellesqu’elle souhaite ». Et le député d’ajouter que si le premier dirigeantisraélien, l’ancien Premier ministre David Ben Gourion, avait initié unréférendum sur la création de l’Etat d’Israël, celle-ci n’aurait peut-être paseu lieu.
« Si Bibi a le sentiment d’avoir besoin de la permission des Israéliens pourpasser un accord avec les Palestiniens, il devrait lancer de nouvellesélections et gagner leur confiance de nouveau », a conclu Cabel.