Les jeunes Olims de France, majoritairement volontaires au sein de Tsahal

Des programmes d’aide spécifique participent à l’intégration des immigrants originaires de l’Hexagone qui rejoignent Tsahal ou les rangs du service national

Deux jeunes volontaires du programme Chirout Leoumi Torani (photo credit: TAMARA ZIEVE)
Deux jeunes volontaires du programme Chirout Leoumi Torani
(photo credit: TAMARA ZIEVE)
Apporter leur contribution à la sécurité d’Israël : voilà ce qui motive les immigrants de France qui s’engagent au sein de Tsahal, selon Anouck Amsellem. Cette jeune fille âgée de 20 ans a fait son aliya de Marseille en 2014 avec son fiancé. Tous deux se sont rapidement engagés dans l’armée. Après avoir participé à un programme MASA, Anouck a rejoint l’unité Lotar, spécialisée dans le contre-terrorisme.
Les enrôlements de ce type sont devenus monnaie courante chez les olim de France. La semaine dernière, le ministère de la Défense a ainsi annoncé que pour la deuxième année consécutive, la majorité des soldats volontaires au sein de Tsahal provenaient de l’Hexagone. Si la situation sécuritaire en France se dégrade, Anouck Amsellem explique que le fait de s’engager dans Tsahal permet de remédier au sentiment d’impuissance ressenti par les juifs français dans leur pays d’origine. Sur un plan plus personnel, l’armée constitue également un vecteur d’intégration des plus efficaces. La jeune fille confie qu’au terme de sa première année d’aliya, elle parlait très peu l’hébreu et n’avait pas d’amis israéliens. Mais le temps passé dans Tsahal a tout changé. « Cela n’a pas été simple », raconte-t-elle. « Au début, je me sentais un peu seule, en retrait. Mais au bout de quelque temps, j’ai commencé à nouer des liens avec les gens. Aujourd’hui, après huit mois, je peux dire que j’ai vraiment créé des relations solides avec plusieurs Israéliens. »
Des premières années cruciales
Certains olim de France optent pour le service national (chirout leoumi), une alternative proposée principalement aux jeunes filles religieuses exemptées de service militaire. « Je pense que l’armée peut éloigner de la religion », affirme Annaelle Dabi, 20 ans, afin de justifier son choix du chirout leoumi. Celle-ci a fait son aliya de Paris il y a un an et demi et travaille comme volontaire à l’hôpital Tel Hashomer. « L’armée, c’est difficile lorsqu’on est seule en Israël, sans compter qu’il n’est pas toujours simple d’y observer le chabbat », dit-elle, ajoutant qu’un mauvais niveau d’hébreu limite les possibilités de faire quelque chose d’intéressant. En revanche, Annaelle se déclare très satisfaite de cette mission, grâce à laquelle elle a beaucoup appris sur la vie en général. « Lorsque j’ai commencé, mon niveau d’hébreu était encore faible. Dans ces conditions, il était assez effrayant de penser que je pouvais avoir la vie de patients entre les mains. J’ai donc dû apprendre la langue très rapidement », confie-t-elle.
Beaucoup de nouvelles immigrantes montent seules en Israël. Consciente de leurs difficultés, l’association Shlomit a mis en place un programme d’aide spécifique afin d’aider ces jeunes filles à s’adapter à leur nouvelle vie à travers l’expérience du chirout leoumi. Cette année, 90 jeunes Françaises effectuent leur service national sous l’égide de Chilat (Chirout leoumi torani), branche religieuse de Shlomit (organisme qui coordonne les volontaires du service civil), tandis que l’association envisage d’en faire venir 120 de plus. Elle fournit à ces francophones des coordinateurs parlant français, ainsi que des logements partiellement subventionnés et des cours pour les accompagner dans leurs études. L’objectif de Shlomit : permettre à ces jeunes filles de s’intégrer dans la société israélienne et d’en devenir des membres actifs en endossant des rôles significatifs. « Je suis persuadée qu’en donnant, on reçoit en retour », affirme Osnat Tzadok, directrice de l’association. Selon celle-ci, les deux premières années d’aliya sont cruciales : ce sont elles qui déterminent si le nouvel immigrant va rester dans le pays : « Cette période constitue un véritable défi pour le olé monté seul en Israël, c’est pourquoi nous essayons de leur apporter le soutien nécessaire. »
Annaelle Dabi n’est pas surprise par le nombre de Français au sein de l’armée. « Nous sommes très sionistes. Nous avons cette envie d’apporter notre contribution à l’Etat juif. » Et de souligner qu’à chaque guerre en Israël, c’est toute la communauté juive de France qui tremble. Dan Marcowicz, 22 ans, est monté en Israël par goût de l’aventure. Après le lycée, ce Toulousain a cherché du travail, sans succès, tandis que l’armée française a rejeté sa candidature parce qu’il n’avait pas terminé ses études. A la fin de son oulpan effectué dans le nord, il a décidé de suivre les traces de son père et de son grand-père en rejoignant une unité de combat. Dan sert actuellement dans les parachutistes et n’envisage plus sa vie ailleurs qu’en Israël.
Mais le tableau n’est pas toujours rose pour ces jeunes olim. Selon l’association Qualita, qui œuvre à l’intégration des Français en Israël, beaucoup d’entre eux finissent par abandonner l’armée. Ephraïm Zenou, porte-parole de Qualita, craint d’ailleurs que le chiffre de l’enrôlement des olim de l’Hexagone ne chute dans les années à venir, à moins qu’Israël ne se décide à soutenir plus efficacement ces nouveaux immigrants. Particulièrement ceux qui viennent avec leurs parents et ne bénéficient donc pas des programmes spécifiques évoqués plus haut. « Ces enfants qui n’ont pas choisi de venir gèrent déjà des difficultés scolaires, et voilà que tout d’un coup on exige d’eux qu’ils intègrent l’armée. » Par ailleurs, il fait remarquer que le nombre de volontaires filles est plus de deux fois plus élevé que celui des garçons, pour la bonne raison que les programmes d’intégration destinés aux filles sont plus nombreux. Et d’indiquer, pour appuyer ses propos, que 60 % des jeunes francophones de Natanya ne terminent pas leur service militaire. « Cela montre clairement un manque de préparation. On les encourage à faire leur aliya, sans pour autant fournir les outils nécessaires à leur réussite. »  Apporter leur contribution à la sécurité d’Israël : voilà ce qui motive les immigrants de France qui s’engagent au sein de Tsahal, selon Anouck Amsellem. Cette jeune fille âgée de 20 ans a fait son aliya de Marseille en 2014 avec son fiancé. Tous deux se sont rapidement engagés dans l’armée. Après avoir participé à un programme MASA, Anouck a rejoint l’unité Lotar, spécialisée dans le contre-terrorisme.
Les enrôlements de ce type sont devenus monnaie courante chez les olim de France. La semaine dernière, le ministère de la Défense a ainsi annoncé que pour la deuxième année consécutive, la majorité des soldats volontaires au sein de Tsahal provenaient de l’Hexagone. Si la situation sécuritaire en France se dégrade, Anouck Amsellem explique que le fait de s’engager dans Tsahal permet de remédier au sentiment d’impuissance ressenti par les juifs français dans leur pays d’origine. Sur un plan plus personnel, l’armée constitue également un vecteur d’intégration des plus efficaces. La jeune fille confie qu’au terme de sa première année d’aliya, elle parlait très peu l’hébreu et n’avait pas d’amis israéliens. Mais le temps passé dans Tsahal a tout changé. « Cela n’a pas été simple », raconte-t-elle. « Au début, je me sentais un peu seule, en retrait. Mais au bout de quelque temps, j’ai commencé à nouer des liens avec les gens. Aujourd’hui, après huit mois, je peux dire que j’ai vraiment créé des relations solides avec plusieurs Israéliens. »
Des premières années cruciales
Certains olim de France optent pour le service national (chirout leoumi), une alternative proposée principalement aux jeunes filles religieuses exemptées de service militaire. « Je pense que l’armée peut éloigner de la religion », affirme Annaelle Dabi, 20 ans, afin de justifier son choix du chirout leoumi. Celle-ci a fait son aliya de Paris il y a un an et demi et travaille comme volontaire à l’hôpital Tel Hashomer. « L’armée, c’est difficile lorsqu’on est seule en Israël, sans compter qu’il n’est pas toujours simple d’y observer le chabbat », dit-elle, ajoutant qu’un mauvais niveau d’hébreu limite les possibilités de faire quelque chose d’intéressant. En revanche, Annaelle se déclare très satisfaite de cette mission, grâce à laquelle elle a beaucoup appris sur la vie en général. « Lorsque j’ai commencé, mon niveau d’hébreu était encore faible. Dans ces conditions, il était assez effrayant de penser que je pouvais avoir la vie de patients entre les mains. J’ai donc dû apprendre la langue très rapidement », confie-t-elle.
Beaucoup de nouvelles immigrantes montent seules en Israël. Consciente de leurs difficultés, l’association Shlomit a mis en place un programme d’aide spécifique afin d’aider ces jeunes filles à s’adapter à leur nouvelle vie à travers l’expérience du chirout leoumi. Cette année, 90 jeunes Françaises effectuent leur service national sous l’égide de Chilat (Chirout leoumi torani), branche religieuse de Shlomit (organisme qui coordonne les volontaires du service civil), tandis que l’association envisage d’en faire venir 120 de plus. Elle fournit à ces francophones des coordinateurs parlant français, ainsi que des logements partiellement subventionnés et des cours pour les accompagner dans leurs études. L’objectif de Shlomit : permettre à ces jeunes filles de s’intégrer dans la société israélienne et d’en devenir des membres actifs en endossant des rôles significatifs. « Je suis persuadée qu’en donnant, on reçoit en retour », affirme Osnat Tzadok, directrice de l’association. Selon celle-ci, les deux premières années d’aliya sont cruciales : ce sont elles qui déterminent si le nouvel immigrant va rester dans le pays : « Cette période constitue un véritable défi pour le olé monté seul en Israël, c’est pourquoi nous essayons de leur apporter le soutien nécessaire. »
Annaelle Dabi n’est pas surprise par le nombre de Français au sein de l’armée. « Nous sommes très sionistes. Nous avons cette envie d’apporter notre contribution à l’Etat juif. » Et de souligner qu’à chaque guerre en Israël, c’est toute la communauté juive de France qui tremble. Dan Marcowicz, 22 ans, est monté en Israël par goût de l’aventure. Après le lycée, ce Toulousain a cherché du travail, sans succès, tandis que l’armée française a rejeté sa candidature parce qu’il n’avait pas terminé ses études. A la fin de son oulpan effectué dans le nord, il a décidé de suivre les traces de son père et de son grand-père en rejoignant une unité de combat. Dan sert actuellement dans les parachutistes et n’envisage plus sa vie ailleurs qu’en Israël.
Mais le tableau n’est pas toujours rose pour ces jeunes olim. Selon l’association Qualita, qui œuvre à l’intégration des Français en Israël, beaucoup d’entre eux finissent par abandonner l’armée. Ephraïm Zenou, porte-parole de Qualita, craint d’ailleurs que le chiffre de l’enrôlement des olim de l’Hexagone ne chute dans les années à venir, à moins qu’Israël ne se décide à soutenir plus efficacement ces nouveaux immigrants. Particulièrement ceux qui viennent avec leurs parents et ne bénéficient donc pas des programmes spécifiques évoqués plus haut. « Ces enfants qui n’ont pas choisi de venir gèrent déjà des difficultés scolaires, et voilà que tout d’un coup on exige d’eux qu’ils intègrent l’armée. » Par ailleurs, il fait remarquer que le nombre de volontaires filles est plus de deux fois plus élevé que celui des garçons, pour la bonne raison que les programmes d’intégration destinés aux filles sont plus nombreux. Et d’indiquer, pour appuyer ses propos, que 60 % des jeunes francophones de Natanya ne terminent pas leur service militaire. « Cela montre clairement un manque de préparation. On les encourage à faire leur aliya, sans pour autant fournir les outils nécessaires à leur réussite. »
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