Pas de nouvelles, bonnes nouvelles

Les crises humanitaires en Irak et en Syrie sont loin d’être la préoccupation essentielle en Occident

Un marché de Noël, loin de la dureté des guerres (photo credit: WIKIPEDIA)
Un marché de Noël, loin de la dureté des guerres
(photo credit: WIKIPEDIA)
Il s’en passe des choses aujourd’hui dans le monde ! Aux Etats-Unis, Donald Trump, qui n’est pas encore président, fait la une de tous les médias, sans parler de son omniprésence sur les réseaux sociaux. En France, les journaux télévisés ont consacré de longues heures d’antenne aux ténors de la droite qui se sont affrontés à fleurets plus ou moins mouchetés. C’est maintenant au tour de la gauche, où le combat risque d’être plus âpre encore. Heureusement les fêtes de fin d’année approchent, et une place de plus en plus grande est faite aux marchés de Noël et à l’évolution des tendances en matière de jouets. En Israël où aucune consultation électorale n’est en vue, on trouve bien, à l’ordre du jour, quelques dossiers brûlants sur l’avenir des implantations, mais il est aussi beaucoup question de soupçons de corruption et de harcèlement sexuel.
Bref, d’un côté et de l’autre de l’Atlantique, il ne reste guère de temps pour d’autres petits problèmes sans grande importance. Ainsi en Irak la reconquête de Mossoul s’éternise. Les sources d’approvisionnement de la ville sont taries ; même l’eau vient à manquer et les civils voient avec effroi l’hiver approcher. La moitié des deux millions d’habitants que comptait la ville en 2014 y vit encore et se trouve aujourd’hui prise entre deux feux : Daesh aux abois fait preuve de toute la cruauté dont il est capable envers des hommes, des femmes et des enfants sans défense ; quant aux Alliés, ils ne distinguent pas toujours terroristes et simples citoyens. Au cours du seul mois de novembre, des frappes « malencontreuses » de la coalition ont tué 80 civils innocents et blessé 150 autres. Que voulez-vous, ce sont des choses qui arrivent lorsque l’ennemi se cache dans une zone densément peuplée, expliquent doctement les généraux occidentaux.
En Syrie aussi, les frappes occidentales contre Daesh se trompent parfois de cible. Le Danemark va retirer ses avions du pays, à la suite de leur participation en septembre à une opération qui a mal tourné et fait 90 victimes parmi les soldats syriens. Et puis il y a Alep dont le martyre perdure. Plus aucun hôpital n’est en état de fonctionnement, et les avions de Bachar el-Assad continuent leurs rondes infernales. Dix fois, vingt fois annoncés, les convois humanitaires se font toujours attendre, bloqués par les veto russe et chinois à l’ONU. Même les volontaires les plus déterminés hésitent à se lancer dans ce qui s’est révélé plus d’une fois une course vers la mort. Quant à la Russie, sans le soutien de laquelle le régime de Damas serait tombé depuis longtemps, elle se déclare maintenant prête à superviser le retrait des rebelles de la ville.
Seulement la confiance ne règne guère, et pour aller où ?
Le silence des médias est donc logique. Pourquoi consacrer de longs développements à une situation épouvantable qui ne peut qu’empirer et à laquelle les grandes puissances ne peuvent rien ? Et puis la trêve des confiseurs approche. Eh bien, ce sera ensuite au président Trump de montrer ce dont il est capable.
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