Macron et la classe politique israélienne

La victoire du candidat centriste sera considérée comme un revers salutaire infligé au populisme

Résultats officiels du premier tour en Israël (photo credit: DR)
Résultats officiels du premier tour en Israël
(photo credit: DR)
«Impressionnant » : voilà comment les politiciens israéliens qui l’ont déjà rencontré décrivent Emmanuel Macron. Alors qu’il se trouvait en déplacement en Israël en septembre 2015, le candidat centriste, à l’époque ministre de l’Economie, avait eu l’occasion de s’entretenir avec certains membres de la classe politique du pays.
Parmi eux, le ministre de l’Intérieur Arye Déri, qui confirme que Macron lui a fait « grande impression », pointant le charisme, le professionnalisme, l’énergie, mais aussi la sympathie du personnage. Le député du Camp sioniste et ancien entrepreneur dans le high-tech Erel Margalit a déjà rencontré le Français plusieurs fois, précisant que tous deux appréciaient particulièrement d’échanger pendant des heures à propos de nouvelles technologies. « Si Macron est élu, l’économie de la France se tournera résolument vers l’innovation, avec Israël comme partenaire privilégié », assure le parlementaire. « Lors de nos entrevues, Macron m’a demandé comment on bâtissait une start-up nation. Il voulait un conseil sur les politiques gouvernementales à adopter afin de favoriser l’innovation, et nous avons évoqué la possibilité d’une coopération accrue de nos deux pays en matière de cybersécurité et d’agriculture, mais aussi dans le domaine des communications et d’Internet. »
Tous derrière Macron
Selon Margalit, le fondateur du mouvement En marche ! croit également à l’innovation comme vecteur de rapprochement et, pourquoi pas, de paix. Lors de sa visite, il se serait montré particulièrement soucieux de promouvoir des projets économiques et technologiques communs entre Israéliens et Palestiniens afin de leur permettre de développer des relations. Pour ce qui est du conflit, affirme le député israélien, Macron est partisan de l’avènement de deux Etats, la solution « win-win ».
Yaïr Lapid, de son côté, a appelé les électeurs à assurer la victoire du candidat centriste sur Marine Le Pen. « Bien que nous n’ayons pas l’habitude d’intervenir dans les élections qui se déroulent à l’étranger, pour cette fois je vais faire une exception », a écrit le leader de Yesh Atid sur Facebook. « Tous ceux qui sont en mesure de voter aussi bien en France qu’en Israël, doivent soutenir Macron face à Le Pen au second tour. Il s’agit ici d’un combat entre une vision centriste saine et un populisme dangereux. En ces jours du souvenir, chacun doit se tenir derrière celui qui est un véritable ami du peuple juif et faire barrage à une candidate qui nie le rôle de la France dans l’extermination des juifs de France. » Relevant que les partis traditionnels de droite et de gauche dans l’Hexagone n’avaient pas passé le cap du premier tour, Lapid s’est félicité que les « formations à l’ancienne, tenantes de politiques poussiéreuses aient été balayées ». Après la victoire de Trump et celle du Brexit, le leader israélien considère la victoire de Macron comme un revers salutaire infligé au populisme.
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