Crimes contre l'humanité

L’impuissance de la justice israélienne face à des enfants instrumentalisés devenus des terroristes

Crimes contre l'humanité (photo credit: REUTERS)
Crimes contre l'humanité
(photo credit: REUTERS)
Deux gosses. Deux cousins. L’un n’a pas tout à fait 12 ans, l’autre en a déjà 13. Un matin, au lieu de se diriger vers l’école, ils montent dans le tramway de Jérusalem. Le plus jeune a caché un grand couteau dans son blouson, le grand, lui, est porteur d’une paire de ciseaux. Comme on le verra plus loin, ce n’est pas un hasard si c’est le petit qui a l’arme. Quand le garde israélien entre dans le compartiment, le plus jeune tente de le poignarder et le blesse. Surpris, le garde tire. L’enfant s’effondre. Son cousin cherche à fuir, mais est rattrapé par les voyageurs. Des renforts arrivent. Une ambulance évacue les deux blessés vers les hôpitaux de la capitale. Le cousin expliquera qu’ils voulaient venger leur parent blessé une semaine plus tôt.
Le 12 octobre, dans le même quartier, nous avions déjà assisté à peu près au même scénario. Un enfant juif israélien de 13 ans, qui venait de sortir de l’école, était attaqué par un jeune arabe du même âge qui se jetait sur lui et le frappait de plusieurs coups de couteau, avant d’être blessé à son tour par les forces de l’ordre. Les hôpitaux israéliens soigneront l’un et l’autre. Interrogés par les enquêteurs, l’enfant juif ne comprend pas pourquoi il a été attaqué ; l’enfant arabe, débordé par l’énormité de son geste et ses conséquences, explique, sur les conseils de son avocat, qu’il a agi sous l’influence de son grand cousin. Ce dernier lui a demandé de l’accompagner pour défendre la mosquée al-Aqsa, « mais lui n’avait pas l’intention de tuer. Il voulait seulement faire peur aux Israéliens. »
Enfance manipulée
La justice israélienne est bien embarrassée : que faire de ce gamin ? Si son procès a lieu avant son quatorzième anniversaire, on ne peut pas faire grand-chose contre lui. Les experts expliquent d’ailleurs qu’avant 13 ans, il ne peut y avoir de responsabilité pénale ; on ne peut donc juger un enfant si jeune. C’est pourquoi c’est le moins âgé des deux cousins qui a blessé le garde. Il sera remis en liberté dès sa sortie de l’hôpital.
Ces deux attentats ont été enregistrés par des caméras de surveillance. Ce qui n’a pas empêché l’Autorité palestinienne de crier à la manipulation et de dénoncer de prétendues brutalités policières – quand elle n’a pas cherché à expliquer ces actes. On aurait pourtant voulu entendre des voix s’élever pour condamner ces gestes et surtout, surtout, pour expliquer aux enfants palestiniens qu’ils n’étaient que des enfants, que la voie de la violence n’était pas la leur. On aurait voulu entendre éducateurs et responsables religieux prendre position fermement avant qu’un autre gamin, plus jeune encore, ne tente une nouvelle attaque suicidaire.
Hélas, il n’en a rien été. Et cette instrumentalisation d’enfants trop jeunes pour comprendre est un véritable crime contre l’humanité. Leur humanité, sacrifiée cyniquement pour de sordides gains de propagande.
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